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›  14 octobre 2010: séminaire de recherche « Genre et Politique »

14 octobre 2010: séminaire de recherche « Genre et Politique »

SEMINAIRE DE RECHERCHE GENRE ET POLITIQUE

Organisé par le groupe de travail « Genre et politique » de l’Association belge de science politique – Communauté française (ABSP-CF) et le Centre METICES/Sociologie politique

Année académique 2010 – 2011

Institut de Sociologie, 44 avenue Jeanne, 1050 Bruxelles

Jeudi 14 octobre 2010, de 18h à 20h

« Genre et origine ethnique : Une analyse comparée du traitement des plaintes visant les luttes contre les discriminations multiples en Europe »

Isabelle Carles-Berkowitz (Université libre de Bruxelles)

Discutant : Daniel Sabbagh (Sciences Po Paris/CERI)

Salle Henri Janne (15ème étage)

Résumé

Cet exposé tente d’évaluer l’effectivité des lois visant à lutter contre les discriminations raciales à partir du point de vue du sujet et dans une perspective de genre dans six pays de l’Union européenne (Allemagne, Bulgarie, Espagne, France, Grande-Bretagne et Suède). L’hypothèse principale est que les femmes et les hommes utilisent le droit de manière différente lorsqu’ils sont confrontés à une discrimination raciale, parce qu’ils développent différentes représentations du droit et ont des expériences différenciées de la discrimination. De plus, les rapports sociaux de sexe, de classe et ethniques ont un impact tant sur la perception de la discrimination raciale que sur le traitement institutionnel des plaintes. Des méthodes quantitatives (analyse de dossiers de plainte) et qualitatives (entretiens avec des juristes et des plaignants) sont utilisées pour parvenir à analyser les différences par genre à trois niveaux : celui de l’expérience genrée de la discrimination raciale, celui de l’utilisation des ressources, celui du traitement genré des plaintes par les institutions.

Biobibliographie

Isabelle Carles-Berkowitz, juriste et sociologue du droit, a été membre du Centre de Recherche « Droit et Cultures » de l’Université de Paris X-Nanterre où elle a soutenu sa thèse portant sur les processus de socialisation juridique chez les jeunes issus de familles immigrées en Belgique. Elle est actuellement chercheuse au sein du Centre de recherches METICES rattaché à l’Institut de Sociologie de l’Université Libre de Bruxelles et chercheuse associée au CHAD. Ses domaines de recherche portent principalement sur les processus de socialisation juridique et sur l’analyse des lois et des politiques publiques d’immigration et d’intégration des populations étrangères ou d’origine étrangère dans l’Union européenne. Elle a coordonné le projet transnational européen GendeRace (http://genderace.ulb.ac.be) qui tente d’évaluer l’impact en termes de genre de l’usage des lois visant à lutter contre les discriminations raciales dans six pays européens (France, Espagne, Grande-Bretagne, Allemagne, Suède et Bulgarie). Elle a publié de nombreux articles et l’ouvrage Le Droit et les jeunes d’origine étrangère : une approche par genre des phénomènes de socialisation juridique (L’Harmattan, Collection Droits et Cultures, 2007).

Mardi 30 novembre 2010, de 18h à 20h

« Same-sex Union Policy in the Netherlands, Germany and Austria : Common Ideas, Diverse Policy Models ? »

Kelly Kollman (University of Glasgow)

Discussant : David Paternotte (FNRS, Université libre de Bruxelles)

Salle Henri Janne (15ème étage)

Abstract

This paper seeks to explain why the Netherlands, Austria and Germany, three countries with broadly similar political systems and cultural heritages, have implemented different models of same-sex unions (SSU) policies over the past fifteen years. The Netherlands became the first country to open marriage to same-sex couples in 2001 ; in that same year Germany implemented a rather minimalist registered partnership law. Austria for its part implemented an unregistered cohabitation law in 2003 before adopting a more comprehensive registered partnership scheme in 2009. I argue that while the SSU policies of all three countries have been influenced by common processes of international learning, each country has mediated international and domestic pressure for same-sex relationship recognition in ways that have produced different policy outcomes. In particular, the specific SSU model adopted by each country has been influenced by both the nature of the policy discourse fostered by national SSU campaigners as well as the discursive opportunities afforded to the movements in each country. The opening of marriage was possible in the Netherlands because a relatively small group of policy entrepreneurs was able to create a discourse that clearly distinguished marriage from registered partnerships. This discourse resonated with a Dutch public that is accustomed to granting minority groups formal state recognition. It still accorded marriage symbolic value and took pride in its international reputation for tolerance and policy innovation. In Germany, a cautious (LGBT) rights movement failed to clearly distinguish between marriage and registered partnerships in their demands for relationship recognition. This caution was, in part, a result of the existence of a constitutional clause that calls for the ‘special protection of marriage.’ Although a relatively well-organized and an effective LGBT movement in Austria clearly has campaigned for marriage rights for same-sex couples, both the nature of coalition politics in Austria and the low level of legitimacy accorded to international and European norms muted the movement’s calls for same-sex marriage. As a result, Austria has lagged behind other West European countries in implementing comprehensive same-sex relationship recognition and is the only country to have had a (weak) SSU policy imposed on it by international organization. I end by examining the more recent SSU policy convergence across the three countries—both Germany and Austria have expanded the rights, benefits and duties that accrue to their SSU laws so that they more closely resemble civil marriage—and explore what this convergence tells us about the power of international socialization in the contemporary European human rights regime.

Biobibliography

Kelly Kollman is a Lecturer in Politics at the University of Glasgow. She taught previously at Carleton College in Minnesota, USA for three years after receiving her PhD in Political Science from the George Washington University in 2003. Her research focuses on the influence that transnational networks and norms have on policy outcomes in western democracies. She is currently working on two projects : the first examines the adoption of same-sex unions policy in western democracies. The second examines the spread of corporate social responsibility norms within transnational markets and analyzes their affect on the behaviour of multi-national enterprises. Kelly Kollman has published numerous peer reviewed articles in journals such as World Politics, International Studies Quarterly and International Studies Review. She currently teaches courses on global environmental politics, comparative European politics and qualitative methods.

Lundi 13 décembre, de 18 à 20h

« La malléabilité du concept de genre et ses conséquences politiques »

Petra Meier (Universiteit Antwerpen)

Discutante : Agnès Hubert (Université libre de Bruxelles – BEPA, Commission européenne)

Salle Doucy (12ème étage).

Résumé

Le concept de genre sert à parler de la construction des citoyens en deux catégories généralement binaires hommes – femmes. Cette construction du concept de genre le rend malléable, permettant de nombreuses interprétations. Toutefois, aussi bien dans la recherche en sciences sociales que dans la politique, il est souvent réduit à une variable sociodémographique de sexe. Souvent, le concept de genre apparaît dans une relation intrinsèque avec un autre concept, celui de l’égalité, qui est également une construction, celle d’une norme sociopolitique et juridique. Ces deux concepts sont souvent joints l’un à l’autre pour former un concept en tant que tel, ‘gender equality’ (égalité de genre). Leur malléabilité intrinsèque ouvre la porte à quatre types de dynamiques. Il s’agit de fixer ce concept en lui attribuant une signification – au moins temporellement – particulière mais définitive, de l’élargir au delà de son horizon initial, de réduire sa signification primaire, ou de lui attribuer une nouvelle signification en changeant son sens initial. Ces dynamiques liées à l’emploi du concept de ‘gender equality’ ont des conséquences politiques importantes. Elles peuvent également avoir des implications pour la production d’un savoir féministe.

Biobibliographie

Petra Meier est politologue à l’Université d’Anvers où elle dirige le point d’appui sur les politiques d’égalité (Steunpunt Gelijke Kansenbeleid). Elle est également co-présidente ad interim de Sophia, le réseau belge d’études féministes. Petra Meier est licenciée en science politique à l’ULB, docteur en science politique à la VUB et a fait un post-doc à la Radboud Universiteit Nijmegen aux Pays-Bas. Elle enseigne l’Introduction à la science politique, Les problèmes contemporains de la politique belge, la Sociologie politique et un module sur les questions théoriques et empiriques de la Représentation politique. Ses intérêts de recherche portent sur les questions de représentation, aussi bien dans les instances de prise de décision politique que dans les politiques publiques. Petra Meier a publié De macht van het geslacht. Gender, politiek en beleid in België (avec Karen Celis, Acco 2006), édité plusieurs ouvrages dont Au-delà et en deçà de l’Etat. Le genre entre dynamiques transnationales et multi-niveaux (avec Bérengère Marques-Pereira et David Paternotte, Academia-Bruylant 2010), The Discursive Politics of Gender Equality : Stretching, Bending and Policymaking (avec Emanuela Lombardo et Mieke Verloo, Oxford 2009) et Gezien, gehoord, vertegenwoordigd ? Diversiteit in de Belgische politiek (avec Karen Celis et Bram Wauters, Academia Press 2010). Elle publie régulièrement dans les revues académiques féministes et de science politique.

Jeudi 24 février, de 18h à 20h

« Gender in International Governmental Organizations. Policy imitation : Choosing gender mainstreaming or affirmative action »

Alison Woodward (Vrije Universiteit Brussel)

Discutant : Éric Remacle (Université libre de Bruxelles)

Salle Henri Janne (15ème étage).

Le résumé et la biobliographie seront transmis ultérieurement.

Mercredi 23 mars, de 18h à 20h

« Genre et politique de lutte contre la pauvreté au Pérou et en Bolivie »

Nora Nagels (Institut d’Hautes Études internationales et du Développement, Genève)

Discutante : Bérengère Marques-Pereira (Université libre de Bruxelles)

Salle Doucy (12ème étage).

Résumé

Cette communication a pour premier objectif de mettre en lumière les représentations des rapports sociaux de sexe sous-jacentes aux politiques de lutte contre la pauvreté au Pérou en Bolivie. Le deuxième objectif est de dégager le type de régime de citoyenneté auquel ces représentations renvoient. Après avoir brièvement exposé les politiques étudiées (les programmes alimentaires et le programme Juntos au Pérou, les « bons » (Juancito Pinto, Juana Azurdy, Dignidad) en Bolivie), cet exposé interrogera les représentations des femmes pauvres véhiculées par ces politiques. Dans un deuxième temps, il examinera les types de relations que ces politiques construisent entre les citoyennes entre elles et entre celles-ci et les États. L’argument principal tentera de montrer que, malgré les différences entre les régimes politiques péruvien et bolivien, leurs politiques de lutte contre la pauvreté tendent à se rapprocher au niveau des régimes de citoyenneté promus pour les femmes pauvres.

Biobibliographie

Nora Nagels a un Master en sciences politiques de l’Université libre de Bruxelles et un second diplôme de spécialisation sur l’Amérique latine de l’Universidad Complutense de Madrid. Depuis novembre 2007, elle prépare une thèse de doctorat à l’Institut d’Hautes Etudes Internationales et du Développement de Genève, dans le cadre du réseau de recherche NCCR North/South. Ses recherches portent sur le genre des politiques de lutte contre la pauvreté au Pérou et en Bolivie. Elle a présenté une partie de sa recherche au sujet des organisations de femmes des comedores populares de Lima lors du congrès de LASA (Latin American Studies Association) de juin 2008. Elle est aussi intervenue à l’IEP de Lille (cours de Camille Goirant) et à l’ULB (cours de Bérengère Marques-Pereira).

Mardi 26 avril, de 17h à 20h

Séminaire de recherche

« Les politiques sociales « modernisées ». Quelles conséquences pour les rapports de genre en Europe et dans les Amériques ? »

Jane Jenson (Université de Montréal)

Avec les interventions de Alisa Del Ré (Università di Padova) Janine Goetschy (CNRS – Université libre de Bruxelles) Agnès Hubert (Université libre de Bruxelles – BEPA, Commission européenne) Bérengère Marques-Pereira (Université libre de Bruxelles) Nora Nagels (doctorante IHEID, Genève) Chiara Sebastiani (Università di Bologna) Mario Telò (Université libre de Bruxelles)

Salle Henri Janne (15ème étage).

Résumé

Depuis plus de quinze ans, les pays d’Amérique latine comme ceux d’Europe ont modifié – pour ne pas dire transformé – leurs régimes de citoyenneté sociale, avec un mouvement vers l’investissement social comme principe directeur. Cette communication abordera entre autres : (a) la mise en place des politiques sociales axées sur l’investissement social dans les deux régions ; (b) les conséquences pour les régimes de citoyenneté sociale, et en particulier pour les rapports de genre ; (c) les tensions qui existent entre les notions de base des nouveaux régimes de citoyenneté sociale et les principes d’égalité et d’autonomie des femmes par rapport aux hommes.

Biobibliographie

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en Citoyenneté et en gouvernance depuis 2001, Jane Jenson est professeure au Département de science politique de l’Université de Montréal depuis 1993. Elle est aussi directrice de la revue Lien social et Politiques – RIAC. Elle est diplômée de McGill University (BA Honours) et de l’University of Rochester (PhD, 1974) et a enseigné à Carleton University (Ottawa) de 1971 et à 1993. Elle a été professeure invitée dans plusieurs universités européennes, dont l’Universität Augsburg, la Freie Universität Berlin, l’Institut universitaire européen de Florence et l’Université libre de Bruxelles (Chaire Bernheim), ainsi qu’Harvard University (William Lyon Mackenzie King Chair in Canadian Studies). Ses recherches et ses publications couvrent un éventail très large d’analyse politique. Ces dernières années, ses travaux se sont axés sur les politiques sociales. Jane Jenson a écrit et dirigé de nombreux ouvrages, dont L’état des citoyennetés en Europe et dans les Amériques (Montréal : Presses de l’Université de Montréal, 2007, avec Bérengère Marques-Pereira et Éric Remacle). Elle est l’auteure de très nombreux articles scientifiques, publiés dans, notamment Comparative European Politics, Global Social Politics, Social Politics, la Revue française de science politique, Politics & Society, La Rivista delle Politiche Sociali. www.cccg.umontreal.ca.

Publié le jeudi 14 octobre 2010.