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Outils de communication et gouvernance étatique au Cameroun

  • Bokalli, Emile Sedar (Université de Bamenda – Cameroun)

Abstract

Le management de l’Etat s’inscrit inexorablement dans la quête de l’efficacité, la satisfaction des objectifs des dirigeants et l’amélioration des conditions de vie des populations. La communication gouvernementale s’inscrit de ce fait dans cette optique. Les outils de communication, aujourd’hui diversifiés, s’érigent alors en plateforme de subversion et /ou d’explication où gouvernants et gouvernés s’affrontent et se confrontent suite à des problématiques sociales. En cela, les médias participant des leviers de pouvoir multifonctionnels contraignent,  du fait des règles qui guident et définissent leurs pratiques, le gouvernement à ne pas perdre de vue les préoccupations de l’immense majorité des citoyens (Schudson, 2013). Ceci lui impose des ajustements et/ou des pratiques de re-création du fait de la pression montante des citoyens.  Ainsi, les scandales des concours administratifs (IRIC, ENS Bambili), le dépiteux état de la route des axes Mbouda/Bamenda et Bamenda/Wum, et les événements du vendredi 21octobre 2016 auront permis de voir comment chaque partie se sert des médias pour dépeindre une situation espérant de l’autre des résultats sans pour autant les définir clairement. Cette interaction potentiellement conflictuelle (Friedberg, 1997) où le maître mot se veut la quête et la sauvegarde de l’intérêt public, la liberté d’expression et la pluralité des médias ne sont pas toujours de nature à rendre aisé le management de l’Etat. De fait, il s’agira donc pour nous d’examiner comment population et gouvernement se servent l’un de l’autre pour se reconfigurer, se réajuster et s’affirmer au travers des outils de communication, ceci malgré les mécanismes de contrôle que semble vouloir exercer l’Etat dans une société ouverte. Quoiqu’il en soit, au regard des pratiques qui ont cours au Cameroun et auxquelles semblent avoir recours certains bénéficiaires du système, l’Etat s’ajuste dans son souci de clarté, de transparence et du compte rendu après chaque questionnement de la société.