Ramzy F., « Egypte – Trajectoires politiques de jeunes étudiants de science politique au moment de la crise » (ST 17)

Ramzy F., « Egypte – Trajectoires politiques de jeunes étudiants de science politique au moment de la crise » (ST 17)

Farah Ramzy (Université Paris Ouest Nanterre la défense, France / Université de Lausanne, Suisse)

25 janvier 2011, un « soulèvement » ou des mobilisations populaires, suivant le point de vue où on se place, se déclenchent en Egypte. Le 11 Février, la démission du président Moubarak est annoncée et le pouvoir est transmis au conseil suprême des forces armées. Le CSFA gouverne pendant 18 mois de « transition », pour enfin passer le pouvoir à un président issu de la confrérie des frères musulmans. Mais quelques mois plus tard, celui-ci est destitué par l’armée suite à de larges mobilisations. La mobilisation politique et sociale continue.

Le 25 Janvier marque le début d’une transformation du système politique Égyptien. Cette transformation ne se limite pas au régime mais c’est une crise du politique dans la société Égyptienne, il s’agit d’une redéfinition du politique, des limites de ce qui est politique, la pratique du politique dans la vie quotidienne des acteurs et enfin les trajectoires des personnes qui ont vécu ces évènements et y ont participé.

Dans ce cadre je propose d’étudier la crise du politique en Egypte à partir des trajectoires des personnes qui l’ont vécue. Un acteur qui s’est imposé comme figure principale associée aux évènements : ce sont les jeunes. À partir d’une vingtaine d’entretiens et d’un questionnaire, j’ai retracé les trajectoires politiques d’un groupe d’étudiants de la faculté d’économie et de science politique à l’université du Caire. Ils étaient en troisième année de Licence de science politique quand le soulèvement est venu croiser leur parcours académique. Cette approche microsociologique des évènements se concentre sur l’évolution du rapport de ces étudiants à la politique, et les effets suscités par la « crise  » sur leurs trajectoires.

Dans un premier temps, j’analyserai la socialisation de ces étudiants avant 2011, pour souligner les facteurs qui ont influencé leurs représentations du« politique », et la diversité du groupe à cet égard.

En second lieu, je présenterai les points convergents et divergents de leurs expériences pendant les 18 jours de la « révolution »(le sit-in populaire sur la place Tahrir), leurs réactions, leurs impressions immédiates sur l’évènement, leurs modes de participations, l’effet de leurs expériences individuelles sur leurs trajectoires personnelles et leur rapport à la politique.

Enfin, je présenterais des « profils » que j’ai construits à partir des éléments fournis des entretiens et du questionnaire. Ces profils rendent compte de la « carrière » politique des personnes étudiées, la place de la « crise », ses effets sur cette carrière ainsi que les projets et les visions de ces étudiants sur le futur de leurs pays.

Section thématique 17 : Crises politiques et champ littéraire
Session 1 : Le « printemps arabe » comme conséquence et manifestation de la crise du politique dans les pays arabes, jeudi 10 avril 2014, 14h00-16h30