Mouhib L., « L’UE et la promotion de la démocratie en Méditerranée : les printemps arabes comme facteur de crise ? » (ST 17)

Mouhib L., « L’UE et la promotion de la démocratie en Méditerranée : les printemps arabes comme facteur de crise ? » (ST 17)

Leila Mouhib (Université Libre de Bruxelles, Belgique)

L’UE et la promotion de la démocratie en Méditerranée : les printemps arabes comme facteur de crise ?

Dès les débuts du partenariat euro-méditerranéen en 1995, l’UE s’est engagée à promouvoir la démocratie dans la région méditerranéenne. Différents instruments et outils ont été développés à cet effet. Toutefois, on observe qu’au fil des années, cet objectif est souvent passé au second plan, au détriment de relations politiques et commerciales plus que cordiales entre l’UE (et ses États membres) et des régimes autoritaires au sud de la Méditerranée.

Ceci a été fortement critiqué au lendemain du soulèvement tunisien et de la chute de Ben Ali. L’UE a dès lors annoncé sa volonté de faire évoluer le cadre de ses relations avec les pays sud-méditerranéens, en favorisant notamment le soutien aux sociétés civiles des pays concernés par les printemps arabes.

Avant 2011, deux types de pratiques européennes en matière de promotion de la démocratie pouvait être observées : une promotion active dans certains cas, avec le financement de programmes et de projets variés, d’une part, un silence radio sur le sujet au bénéfice des relations économiques, d’autre part. Le premier cas s’illustre dans les relations avec le Maroc, le second dans les relations avec la Tunisie.

Cette communication propose une analyse des pratiques européennes de promotion de la démocratie au Maroc et en Tunisie, avant et après 2011. Elle vise à répondre à deux questions : Comment comprendre les différentes pratiques européennes de promotion de la démocratie en Méditerranée, au travers des exemples tunisien et marocain ? Les événements de 2011 questionnent-ils significativement ces politiques, les mettent-ils en cause dans leur fonctionnement ?

Sur la base d’une critique de l’hypothèse de la transition (Kotzian, Knodt & Urdze 2011), cette communication s’intéresse aux déterminants conjoncturels (les printemps arabes) et structurels (la structure institutionnelle européenne) des politiques européennes de promotion de la démocratie, afin de comprendre la portée des événements de 2011, et leur impact sur les pratiques européennes.

Section thématique 17 : Crises politiques et champ littéraire
Session 1 : Le « printemps arabe » comme conséquence et manifestation de la crise du politique dans les pays arabes, jeudi 10 avril 2014, 14h00-16h30