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›  Maira M., Majastre C., et Mercenier H., « Éléments pour une histoire disciplinaire critique de la ‘sociologisation’ des études de l’intégration européenne dans l’espace académique francophone » (ST 4)

Maira M., Majastre C., et Mercenier H., « Éléments pour une histoire disciplinaire critique de la ‘sociologisation’ des études de l’intégration européenne dans l’espace académique francophone » (ST 4)

Maira M., Majastre C., et Mercenier H., « Éléments pour une histoire disciplinaire critique de la ‘sociologisation’ des études de l’intégration européenne dans l’espace académique francophone » (ST 4)

Michael Maira (Université Saint-Louis – Bruxelles, Belgique) Christophe Majastre (Université Saint-Louis – Bruxelles, Belgique) Heidi Mercenier (Université Saint-Louis – Bruxelles, Belgique)

Le tournant sociologique dans les études sur l’intégration européenne est une tendance dont on trouve de nombreux échos dans la littérature (Saurugger 2008 ; Kauppi et al. 2013). La communication propose d’analyser ce phénomène de « sociologisation des études sur l’intégration européenne » – autrement dit la reconnaissance progressive de la légitimité de l’approche sociologique du phénomène – tel qu’il s’est déployé dans l’espace académique francophone, dans une perspective d’histoire disciplinaire critique (Rosamond 2007 : 242). Selon Weisbein (2008), le courant sociologique peut être caractérisé à deux niveaux : d’une part par la mobilisation de références communes à des auteurs classiques de la sociologie politique, et d’autre part par un investissement dans des objets délaissés par les études européennes (e.g. mouvements sociaux). Toutefois, la question reste ouverte de savoir si cette relation entre « objets nouveaux et classicisme théorique » (id. : 116) est nécessaire au plan épistémologique ou si elle relève davantage d’une stratégie de rupture par rapport aux « études européennes ». Nous faisons l’hypothèse que la relation entre approche sociologique et investissement d’objets nouveaux n’est pas une relation nécessaire au plan épistémologique ; mais que cet investissement peut être plus largement expliqué par des dynamiques internes au champ académique au sens large. Selon notre hypothèse, l’investissement dans des objets « marginaux » permettrait dans un premier temps la distinction par rapport aux approches dominantes dans le champ des études européennes, sans en contester directement la légitimité sur le terrain. Cette « sociologisation » conduirait dans un second temps à un ré-investissement d’objets traditionnels des « études européennes ». Si notre hypothèse se vérifie, on pourra observer une progression de l’investigation d’objets marginaux vers l’investigation d’objets « mainstreams » – en particulier institutionnels (Parlement européen, Cour de justice, etc.). Cette hypothèse nous permet donc de dessiner une chronologie en deux étapes de la sociologisation des études sur l’intégration européenne. Afin de la tester, nous proposons une étude longitudinale des articles publiés sur l’intégration européenne dans trois revues francophones de science politique depuis 2000 (Politix, RFSP, Politique européenne).

Section thématique 4 : « Unis dans la diversité » ? L’intégration européenne en questions
Session 3 : La sociologie de l’Europe par ses acteurs – quoi de neuf ?, vendredi 11 avril 2014, 13h30-16h00