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L’ABSP› Présentation de la thématique
Présentation de la thématique
A mesure que la science politique se déploie en tant que discipline et que les politologues acquièrent une visibilité publique, il semble que la science « de la politique, des politiques et du politique » doive de plus en plus coller à l’actualité du jour. Or, comme science sociale, la science politique est censée ancrer son analyse dans la durée, dans l’histoire, se méfier d’une interprétation de l’immédiat qui, sans le bagage de la contextualisation historique, se réduit souvent à une paraphrase du discours ambiant et non une analyse. Elle est censée prendre de la distance avec l’événementiel, avec ce qui se produit ici et maintenant pour replacer les événements en perspective.
Or, face à des demandes croissantes de décryptage de l’actualité (en particulier par le biais de sollicitations des mass médias), la science politique, dans ses différents champs de recherche, ne risque-t-elle pas de se voir réduire, dans son image publique, à une « science de l’actualité », voire à un exercice de commentaire plus ou moins improvisé sur l’actualité ? Ou, au contraire, n’est-ce pas cette capacité de prise directe sur les événements et les évolutions de la chose publique, ici et maintenant, qui fait la spécificité, la richesse et la force de la science politique ?
Ces évolutions soulèvent potentiellement une grande série de questions qui ont trait à la fois au rôle sociétal des politologues, à la contribution spécifique de la science politique (mais aussi d’autres disciplines connexes) au décodage de l’actualité, et à des défis à la fois substantiels et méthodologiques. En voici une liste non exhaustive, à titre indicatif :
- le rapport aux mass médias : le poids des médias dans la fabrication, la sélection et la circulation de l’information se renforce, notamment sous l’impact de la diversification des techniques (au delà du journal-papier qui lui est en danger : radio, télévision, cinéma-documentaire, vidéo, internet) à un tel point qu’ils ont la puissance de « créer » l’actualité même si celle-ci est fausse et de déterminer complètement les conditions de passage d’une « information » vers le public (contrôle très strict du temps de parole ou « du moment de passage », par exemple). Les concepts médiatiques, surgis de l’événement, s’imposent-ils d’office à notre profession, sont-ils indépassables ? (cf. le fameux « nine-eleven »). Comment pouvoir revenir sur des faits quand ceux-ci semblent tout-à-fait périmés dès qu’une semaine s’est écoulée ? Comment transmettre une analyse (qui demande un développement, une mise en contexte) dans un système médiatique où cinq minutes équivalent à un temps démesuré ?
- la production de l’information validée : de plus en plus d’information et d’images sont produites dans des organismes internationalisés qui fonctionnent en vase clos (grandes agences de presse) et où tout le monde va piocher, limitant fortement le nombre de sources et le contrôle sur ces sources. Par ailleurs, des lieux dits parallèles de production de l’information se démultiplient (cf. les sites internet d’information comme Indymedia, les blogs personnels d’information,…). Ceci a pour effet de gonfler le volume d’informations qui circulent de façon mondiale : est-on bien dans une « société de l’information » (ou une « économie de l’information ») ? Quelles implications pour l’analyse de l’actualité ?
- l’apport spécifique des politologues : comment, dans chacun de nos domaines de spécialisation, sommes-nous et avons-nous été confrontés à des événements d’actualité qui ont été « structurants » pour notre champ ? Comment y réagir, avec quelle marge d’autonomie ? Quelle est la possibilité réelle d’inverser des « images » ou des « informations » déformées et déformantes ? Quel est l’apport réel de la science politique d’un retour sur « des faits » ou » phénomènes d’actualité » quand l’effervescence est retombée ?
- quel est l’apport d’autres disciplines connexes qui ont également une prétention à décoder l’actualité ? Par exemple : histoire, sociologie, philosophie, économie, psychologie, science de la communication, etc. Quels terrains fertiles pour des éclairages trans-disciplinaires ?
- l’intervention publique des politologues : lorsque les politologues sont invités, à titre d’expert, à décoder des événements en cours, à quel(s) titre(s) interviennent-ils ? Davantage en tant qu’expert spécifique (avec une grille d’analyse scientifique), ou plutôt en tant que commentateur généraliste ?
- la question de la prédiction et de la prospective : dans nos différents champs, est-il possible non seulement de décoder l’actualité, mais de s’engager dans des prédictions, des analyses prospectives quant à « l’actualité de demain » ? Par ex. : pronostics électoraux, impacts de politiques publiques, évolutions géopolitiques, guerres et conflits, etc. ? Quels sont les défis théoriques, empiriques, méthodologiques en la matière ?
- l’intervention des politologues dans la prise de décision politique, dans la politique « ici et maintenant » : dans certains domaines, les politologues interviennent également comme « conseillers du Prince » (par ex. : conseils de stratégie, évaluation des politiques publiques, études pour ministères, cabinets ministériels, organisations internationales, etc.). Quel est leur influence potentielle sur cette prise de décision politique ?
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