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›  ST 33 | Dé/re/politisation et action publique : les politiques de crise

ST 33 | Dé/re/politisation et action publique : les politiques de crise

Responsables de la ST : 

  • Laurie BEAUDONNET (Université Montréal) – laurie.beaudonnet@umontreal.ca
  • Claire DUPUY (Université catholique de Louvein) – claire.dupuy@uclouvain.be
  • Catherine HOEFFLER (Université de Bordeaux) – c.hoeffler@sciencespobordeaux.fr
  • Sophie JACQUOT (Université Saint-Louis) – sophie.jacquot@usaintlouis.be
  • Julie POLLARD (Université de Lausanne) – julie.pollard@unil.ch
  • Virginie VAN INGELGOM (Université catholique de Louvain) – virginie.vaningelgom@uclouvain.be

Appel à communications : 

Cette section thématique se propose d’étudier les dynamiques de politisation et dépolitisation des politiques publiques en temps de crise. L’analyse des processus de politisation et de dépolitisation (e.g. Wood et Flinders, 2014) permet d’étudier la part proprement politique des politiques publiques et de mettre en lumière l’ampleur et la nature des choix envisagés comme de la capacité d’action qui est reconnue aux actrices/eurs (Hay, 2007). Les politiques publiques de crise, frappées du sceau de l’urgence et de la nécessité d’action, rendent ces dynamiques de politisation et de dépolitisation particulièrement visibles. Plus précisément, l’analyse sous cet angle permet d’être attentive à la manière dont les politiques publiques de crise déplacent les frontières entre ce qui est collectif, ce qui relève de la sphère individuelle ou ce qui relève simplement de la nécessité. Elle permet également de s’intéresser à la redéfinition même des modalités d’action, aux types d’actrices/eurs qui ont en charge le traitement des situations de crise et à la redéfinition des rapports de force entre actrices/eurs et groupes sociaux.

Les propositions de communication pourront s’inscrire dans deux axes.

Axe 1 : politiques de crise, politisation et perspective de genre

De nombreux travaux ont montré, depuis plus d’une décennie dans le cas des politiques d’austérité et en quelques semaines déjà en matière sanitaire, les effets profondément genrés des politiques de crise. Ces analyses soulignent tant l’impact inégalitaire des politiques de crise que la nature hiérarchique du point de vue du genre des réponses apportées aux crises par le biais de l’action publique, mais elles mettent également au jour les situations de « crise routinisée » subies par les femmes issues des minorités.

L’objectif de ce panel sera de proposer une analyse des effets des politiques de crise à partir d’une perspective de genre intersectionnelle en termes de politisation. En effet, du point de vue du genre, ces conséquences sont multiples : dépolitisation (« requalification » de la critique et de l’expertise féministe), instrumentalisation des instruments et des organisations destinées à lutter contre les inégalités, individualisation des recettes d’action publique masquant les mécanismes structurels à l’origine des inégalités, démantèlement par défaut des politiques d’égalité), mais aussi, repolitisation (à travers le développement de nouveaux modes d’action générés par ces politiques de crise). C’est cette diversité d’impact qui sera au cœur de ce panel.

Axe 2 : politiques de crise, politisation et perspective multiniveau

Les dynamiques de dé/re/politisation enclenchées par les crises plurielles (crise de la zone Euro, Brexit, crise migratoire, pandémie, etc.) qui affectent l’action publique ont été analysées à différents échelons territoriaux. Outre les recherches menées au niveau national, un ensemble important de travaux s’est attaché aux politiques de l’UE. D’autres travaux, moins nombreux, ont examiné ces dynamiques à des niveaux infranationaux. Mais ces corpus de littérature apparaissent souvent peu connectés entre eux, et surtout rares sont les recherches qui prennent en compte simultanément plusieurs niveaux.

Ce panel propose de développer une perspective multi-niveaux pour analyser la politisation de l’action publique en temps de crise dans des secteurs variés (politiques sociales, budgétaires, environnementales, migratoires, etc.).

Comment certains problèmes sont-ils dépolitisés (et/ou repolitisés) de manière différenciée, en fonction des échelons de gouvernement ? Quelles sont les interactions entre les processus de politisation et les acteurs, qui se déploient ou se mobilisent à différents échelons d’action publique ? Quels sont les effets pour l’action publique de dynamiques de dé/re/politisation à des niveaux multiples ?