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› S12 | Théorie politique, Théorie critique et sociologie des mouvements sociaux : nouvelles articulations / Political Theory, Critical Theory and Sociology of Social Movements : New Articulations
S12 | Théorie politique, Théorie critique et sociologie des mouvements sociaux : nouvelles articulations / Political Theory, Critical Theory and Sociology of Social Movements : New Articulations
Responsables de la ST :
- Bruno Frère (FNRS) – bfrere@ulg.ac.be
- Manuel Cervera-Marzal (FNRS) – manuelcerveramarzal@gmail.com
Appel à communications :
Cette section thématique entend ouvrir un espace de dialogue entre trois registres de connaissance : la théorie politique, la sociologie des mouvements sociaux (SMS) et la théorie critique. Les deux premiers registres sont généralement considérés comme des sous-champs d’une discipline plus large, la science politique. Le troisième registre évoque quant à lui l’Institut de recherche sociale fondé à Francfort en 1923 et, par extension, un courant de pensée interdisciplinaire qui confère à la théorie une fonction de critique sociale du capitalisme.
Dès les œuvres séminales de Adorno et Horkheimer, l’hybridation entre théorie critique et théorie politique se fait explicitement ressentir. Jean Leca souligne d’ailleurs leurs affinités dans le deuxième chapitre (« La théorie politique ») du Traité de science politique (Paris, PUF, 1985). En revanche, à de rares exceptions près, la théorie politique et la SMS évoluent dans des univers cloisonnés. Tandis que la théorie politique relève d’une interrogation normative (le devoir-être) et d’une méthode conceptuelle, la SMS recoure à une méthode empirique afin de fournir une description-explication de l’ordre social (l’être). Enfin, la SMS semble se tenir à l’écart de la Théorie critique, comme l’indique l’absence de référence aux travaux de l’Ecole de Francfort dans les ouvrages canoniques et dans les ouvrages de synthèse de la SMS.
En résumé, s’il existe une zone de recoupement entre ces trois registres de connaissance, celle-ci reste encore à découvrir et à expliciter. Notre section thématique propose d’ouvrir ce chantier. Pour ce faire, les propositions de présentation privilégieront quatre pistes de recherche : 1) un retour historiographique sur chacun de ces trois registres afin d’explorer la façon dont il a pu épisodiquement dialoguer, emprunter, voisiner ou polémiquer avec les deux autres ; 2) une réflexion épistémologique sur les modes d’articulation de ces trois registres et sur la fécondité heuristique d’une telle articulation ; 3) une analyse des frictions, des tensions, voire des incompatibilités entre ces registres ; 4) un effort de dénationalisation du regard, afin d’ouvrir la science politique à des traditions issues d’Amérique latine et des Etats-Unis, où les frontières disciplinaires sont à bien des égards différentes du découpage francophone.
Explorer les zones d’articulation entre ces trois registres s’inscrit dans un geste de fidélité à l’égard des pionniers de la sociologie qui, pour reprendre le fameux mot de Durkheim, ne valait pas « une heure de peine » si elle n’était adossée à la réflexion philosophique. Le rapport de Marx à la philosophie sociale, celui de Weber à la philosophie morale ou celui de la sociologie de Chicago à la philosophie pragmatique attestent du fait que, si sociologie et philosophie se sont éloignées, cet éloignement est relativement récent. Les intervenants essaieront de saisir les raisons, les étapes et la logique de cet éloignement.
Pourquoi envisager cette articulation disciplinaire en se focalisant sur les mouvements sociaux, plutôt que sur d’autres objets centraux de la science politique (les politiques publiques, l’administration, les comportements électoraux, les relations internationales, etc.) ? Parce que les mouvements sociaux comportent par définition une critique matérielle et symbolique de l’ordre politique. Appréhender un mouvement social exige donc de se doter des ressources de la sociologie politique et des ressources de la théorie politique. Les mouvements sociaux renvoient d’ailleurs à une série de concepts – action collective, violence, résistance, espace public – qui appartiennent autant au lexique sociologique qu’au lexique philosophique. D’où l’urgence de tourner les interdits qui refusent tout terrain de rencontre entre la théorie politique, la théorie critique et la sociologie politique des mouvements sociaux.
This thematic section intends to open a space of dialogue between three registers of knowledge: political theory, sociology of social movements (SMS) and critical theory. The first two registers are generally considered subfields of a broader discipline, political science. The third register refers to the Institute for Social Research founded in Frankfurt in 1923 and, by extension, an interdisciplinary school of thought that gives theory a function of social criticism of capitalism.
From the seminal works of Adorno and Horkheimer, the hybridization between critical theory and political theory is explicitly felt. Jean Leca emphasizes their affinities in the second chapter (« Political theory ») of the Treaty of Political Science (Paris, PUF, 1985). On the other hand, with rare exceptions, the political theory and the SMS evolve in closed universes. Whereas political theory is a normative interrogation and a conceptual method, SMS uses an empirical method to provide a description-explanation of the social order. Finally, the SMS seems to be kept away from the Critical Theory, as indicated by the absence of reference to the work of the Frankfurt School in the canonical works and in the textbooks of the SMS.
In summary, if there is a zone of overlap between these three registers of knowledge, it remains to be discovered and explained. Our thematic section proposes to open this site. To do this, the presentation proposals will focus on four areas of research: 1) a historiographical return on each of these three registers to explore how he could episodically dialogue, borrow, neighbor or argue with the other two; 2) an epistemological reflection on the modes of articulation of these three registers and on the heuristic fruitfulness of such articulation; 3) an analysis of friction, tensions, and even incompatibilities between these registers; 4) an effort to denationalize the gaze, in order to open up political science to traditions from Latin America and the United States, where the disciplinary boundaries are in many ways different from the Francophone breakdown.
Exploring the areas of articulation between these three registers is part of a gesture of fidelity to the pioneers of sociology who, to use Durkheim’s famous word, was not worth « an hour of trouble » if it was not backed by philosophical reflection. Marx’s relation to social philosophy, that of Weber to moral philosophy, or that of Chicago sociology to pragmatic philosophy, attest to the fact that, while sociology and philosophy have moved away, this distance is relatively recent. The speakers will try to understand the reasons, the steps and the logic of this distance.
Why do we consider this disciplinary articulation by focusing on social movements, rather than on other central objects of political science (public policies, administration, electoral behavior, international relations, etc.)? Because social movements bring by definition a material and symbolic critique of the political order. To apprehend a social movement therefore requires the resources of political sociology and the resources of political theory. Social movements refer to a series of concepts – collective action, violence, resistance, public space – which belong as much to the sociological lexicon as to the philosophical lexicon. Hence there is urgency of turning the taboos that refuse any ground of meeting between the political theory, the critical theory and the political sociology of the social movements.
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