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Trajectoires et transformations des Etats dits « faillis »
Organisateurs
- Aït-Chaalal, Amine (UCL)
- Aoun, Elena (UCL)
- Legrand, Vincent (UCL)
- Meunier, Florine (UCL)
- Clément, Caty (Geneva Center for Security Policy)
Abstract
Les débats sur la transformation de l’Etat se concentrent souvent sur ses évolutions en Occident. Dilution verticale du pouvoir et de la souveraineté, dynamiques horizontales induisant une multiplication des acteurs participant à la « fabrique des politiques publiques », transformation de ces dernières… autant d’éléments affectant la nature de l’Etat et le contenu de la citoyenneté. Aux antipodes, on retrouve l’Etat failli, faible, fragile ou effondré… qui ne dispose que de peu ou plus de pouvoir et de souveraineté. Ces Etats sont quasi incapables d’avoir des politiques publiques ; leurs liens avec les citoyen.ne.s est rompu.
C’est à partir de cette population d’Etats que cette section aborde les transformations de l’Etat, en commençant par interroger les soubassements plus idéologiques qu’analytiques de la notion de faillite.
Cette notion naît en effet d’une double conjonction : transformations de l’aide au développement (1990s…) ; lutte contre le terrorisme (2000s…). Pour ses tenants, les « Etats faillis » sont ceux incapables de gérer leur trajectoire en matière de sécurité et de développement (Boege et al., 2008). Certains rétorquent que la notion même est une invention occidentale. Partant de ce débat et des difficultés de définition et de classification sans doute liées à la multiplicité et à la complexité des causes et processus de « faillite », la section entend explorer l’Etat failli en croisant, à l’invitation de Nay (2013), méthodes, approches théoriques et conceptuelles, mais aussi disciplines et cas étudiés.
Postulant que les Etats faillis sont plus exposés aux dynamiques qui aspirent pouvoir et souveraineté, cette section s’intéresse aussi à la manière dont les évolutions contemporaines les touchent. L’ambition est de comprendre les vecteurs de ces évolutions ; leurs particularités ; leurs incidences différenciées en matière de politiques publiques et de citoyenneté, deux domaines problématiques pour l’Etat failli. Sans oublier la manière dont ces évolutions interviennent dans les processus de faillite ou de reconstruction. A cet égard, des travaux liés à la transformation éclair d’Etats « forts » en Etats « faillis » (du moins sur une partie de leur territoire) à l’instar de la Libye ou de la Syrie seront les bienvenus.
Programme
Panel B – Lundi 3 avril, 14h-16h30 – Auditoire A4 (bât.D – 3e palier, RDC)
Président: Vincent Legrand; Discutante: Elena Aoun
- Ali Omar, Abdourahman – La Somaliland, Un Etat fragile : une exception à la règle
- Juvence, Ramasy – La transformation de l’Etat « failli » malgache en un Etat résilient
- Nwatchock A Birema, Ousmanou – Le problème est-il ailleurs ? Repenser la faillite de l’Etat africain au prisme de la théorie du système-monde néolibéral
- Meunier, Florine – L’Etat haïtien, modelé par ses élites ? Retour sur les présidences de J.-B. Aristide et R.G. Préval (1990 à 2011)
- Clement, Caty – The Triumph of the Liberal Securitocracy: Africa’s Great Lakes New Dispensation
- Dutour, Julien – Faiblesse de l’Etat tunisien dans la période post – révolutionnaire. Politisation et perception populaire de l’action étatique à Sidi Bouzid
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