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La coopération belge au développement : une analyse multi-niveaux

  • Contor, Justine (ULg)

Abstract

Cette communication propose de fournir une analyse multi niveaux (Hooghe & Marks, 2001) de la coopération au développement belge.

Dans un premier temps et pour re-contextualiser nos travaux, nous resituerons, de manière non exhaustive, l’évolution de la coopération internationale et de ses instruments d’action (Develtere et Michel, 2010) (Carbonnier, 2010). En effet, depuis les années 50’-60’, la coopération internationale a évolué, passant d’une Aide Publique au Développement (APD) conçue comme un outil permettant un développement unique vers la modernité des pays en voie de développement (PVD). Au début du 21ème siècle, des accords internationaux (exemple : OMD, Déclaration de Paris) créent un nouveau paradigme de l’aide (Perroulaz, Fioroni, & Carbonnier, 2010), il s’agit d’un engagement collectif de la part des États signataires luttant contre la pauvreté, en incluant les pays récipiendaires dans le processus d’aide, le tout au nom d’une bonne gouvernance et de l’efficacité de l’aide.

Une seconde partie de notre présentation sera consacrée aux acteurs de la coopération belge au développement qui ont évolués au cours du temps, en tant qu’acteurs mais aussi dans un cadre institutionnel en changement (Develtere et Michel, 2010). La politique de coopération au développement existe en Belgique depuis les années 1960, mais à la fin des années 1990, elle connaît une profonde crise institutionnelle. On en observe encore les conséquences aujourd’hui avec par exemple une augmentation des instruments d’évaluation et de contrôle ou encore une séparation du politique et de la mise en œuvre sur le terrain. Actuellement, le ministre de la coopération est en train d’opérer de nouveaux changements importants au sein du secteur en vue notamment de réduire le nombre d’acteurs.

Enfin, nous nous concentrerons sur le cœur de notre objet d’étude : les ONG belges de développement. Ces ONG belges sont pertinentes à interroger comme acteurs de l’action publique au 21ème siècle, car même si ce sont des structures non-gouvernementales, elles participent pleinement à l’action publique par leur présence dans les processus de négociation politique, ainsi que par leurs actions sur le terrain (Lewis, 2001). Elles sont par ailleurs, extrêmement dépendantes financièrement de l’État belge, notamment pour des raisons financières. En effets, de 35 % à plus de 90 % de leur budget annuel provient de subsides publics (Stangherlin, 2001 ; 2005).

Cette situation quelque peu paradoxale, entre forte dépendance financière et grande autonomie d’action, est selon nous une forme d’action politique intéressante à analyser.

Par conséquent, une étude multiniveaux de la coopération au développement nous paraît être une proposition originale de par la profondeur historique du champ, ainsi que ses continuelles évolutions structurelles, institutionnelles et idéologiques.