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› Le processus de diffusion et d’appropriation des nouveaux outils d’aide à la décision dans les forces de police : le rôle des communautés cognitives
Le processus de diffusion et d’appropriation des nouveaux outils d’aide à la décision dans les forces de police : le rôle des communautés cognitives
- Delpeuch, Thierry (CNRS – UMR Pacte)
Abstract
Les forces de police sont confrontées à des problèmes de plus en plus complexes et difficiles à cerner, dont la prise en charge s’opère, dans un nombre croissant de cas, par l’intervention combinée d’une pluralité d’acteurs.
Pour répondre à cette complexité, les organisations policières s’équipent de nouveaux outils d’aide à la décision, tels que des techniques et logiciels d’analyse de la délinquance, des applications cartographiques, etc. La très grande majorité des travaux en sciences sociales soulignent l’incapacité des services de police à intégrer les « références pour l’action » (Michaud et Thoenig, 2009) que ces outils produisent dans leurs processus décisionnels (voir Sheptycki, 2004 ; Manning, 2008). Ces instruments resteraient découplés des circuits décisionnels et influeraient très peu sur les logiques préexistantes – c’est-à-dire managériales-répressives – de sélection des choix.
Pourtant, une vaste étude empirique que nous avons réalisée entre 2008 et 2015 dans 16 circonscriptions départementales de police et de gendarmerie en France (plus de 500 entretiens semi-directifs, 50 semaines d’observation, accès à tous les « produits d’intelligence » utilisés par les responsables policiers pour prendre des décisions) montre que l’usage des savoirs, techniques et instruments d’intelligence se répand dans les forces de police. Dans le même mouvement, les manières de voir et de penser véhiculées par ces innovations sont progressivement intégrés dans les systèmes cognitifs des utilisateurs (voir Delpeuch et Ross, 2016).
Notre contribution expliquera les processus de diffusion et d’institutionnalisation par lesquels les innovations en matière d’intelligence deviennent des outils habituels de la décision policière, et ce malgré le caractère peu réceptif du contexte professionnel. Nous montrerons que les dynamiques d’apprentissage et d’appropriation se jouent en grande partie à l’échelle de ce que nous avons appelé une « communauté cognitive », c’est-à-dire une sous-culture professionnelle de gestion de l’information. Nous avons identifié cinq de ces communautés de pensée (judiciaire, d’ordre public, de tranquillité publique, managérial et partenarial). Les innovations en matière d’aide à la décision pénètrent dans la police par le biais de la communauté où les conditions de réceptions sont les plus favorables (ou les moins défavorables), puis une fois légitimées professionnellement, se propagent vers d’autres via les relations de travail qui existent entre les communautés.
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