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De quelles « crises de l’Etat » les murs frontaliers contemporains sont-ils le nom ?
- Simonneau, Damien (Université Paris 13 & Sciences Po Bordeaux)
Abstract
La construction de murs de séparation aux limites territoriales par des Etats dans la période contemporaine a été analysée dans la littérature sur le phénomène comme le signe d’un déclin de la souveraineté étatique (Brown 2009, Vallet 2014). Le mur fonctionne comme une réaffirmation de l’ordre souverain des Etats-nations et de restauration de l’autorité de l’Etat dans des confins frontaliers fragilisés par des situations de violences et de mobilités non autorisées, cadrées comme autant de « crises » (Ritaine 2015 ; Jeandesboz & Pallister-Wilkins 2016). Ainsi, le recours aux murs remplit en démocratie une fonction de théâtralité politique pour rassurer des sociétés angoissées face à ces flux (Bigo, Bocco & Piermay 2009). Le récit dominant est celui d’un Etat assiégé mais protecteur qui à ses confins construit un mur pour se protéger des envahisseurs.
L’objet de cette communication est de dépasser l’analyse de ces politiques de militarisation frontalière en termes de « crise » de la souveraineté étatique pour envisager d’autres « crises » propres aux sociétés et aux systèmes politiques qui décident de s’emmurer. Pour cela, nous appréhendons ce geste étatique de réassurance par le mur à partir des mobilisations en faveur, d’une part, en Israël d’une « barrière de sécurité » en Cisjordanie à partir de l’été 2002 et, d’autre part, en Arizona d’une « barrière frontalière » à la frontière mexicaine en 2010. Il s’agit de deux cas d’Etats confrontés différemment à des situations de mobilité et de violence et dans lesquels le mur est de manière similaire la réponse privilégiée.
A partir de nos recherches doctorales, nous décrirons une des opérations analogue menée par ces mouvements pro-« barrière » : la diffusion du récit d’un Etat assiégé par les mobilités et la solution du mur. Elle s’effectue dans les systèmes politiques par l’action collective et protestataire contre leurs gouvernements. L’analyse des modes de représentations et d’actions de ces acteurs permet d’identifier d’autres « crises » analogues qui se trament derrière l’érection des murs : une de nature identitaire et une liée au rapport de force en politique intérieure.
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