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›  Regards croisés des précurseurs du concept de la responsabilité de protéger sur la souveraineté de contrôle entre les XVII-XVIIIème siècle : approche comparative

Regards croisés des précurseurs du concept de la responsabilité de protéger sur la souveraineté de contrôle entre les XVII-XVIIIème siècle : approche comparative

  • Dr. Fankem (Sup de Co, Université de Yaoundé II)

 

Asbtract

La multiplicité des guerres intra-étatiques, mais surtout les drames des génocides du Rwanda et de Srebrenica ont donné des arguments massifs à des entrepreneurs politiques pour amener la communauté internationale à inscrire la Responsabilité de protéger dans l’agenda institutionnel de l’ONU. On est ainsi parti de la souveraineté de contrôle à la souveraineté de responsabilité. L’adoption de cette nouvelle approche de sécurité nationale centrée sur la personne humaine et non sur le territoire n’est pourtant que l’aboutissement d’une longue contestation du souverainisme codifié à Westphalie en 1648 et renforcé au sortir de la deuxième guerre mondiale par le principe de la non-intervention. Si même avant Westphalie, le juriste Grotius (1623) s’était déjà insurgé contre les excès de pouvoir des princes après 1648 d’autres juristes théoriciens du droit naturel comme, (Pufendorf, Wolff) ainsi que des philosophes (Ramsay, Franklin, Montesquieu) continueront tout au long des XVIIème et XVIIIème siècles à fustiger les méfaits de l’exercice d’’un pouvoir sans contrôle que s’arrogent les princes. Ils constituent ainsi les précurseurs mais non les concepteurs de la responsabilité de protéger. Si les premiers (juristes) insistent la réglementation de l’usage et de la conduite de la guerre que déclenchent les gouvernants, les deuxièmes sont des partisans de la paix et de la fraternité universelle. Tous remettent en cause la toute puissance de l’Etat.

La présente contribution s’intéressera à l’affrontement entre les juristes et philosophes dans la lutte contre un souverainisme outrancier, d’où la problématique suivante : dans quelles mesures la pensée ou les écrits ces juristes et ces philosophes ont-ils contribué à la construction et à  l’émergence du concept de la responsabilité de protéger?

Dans l’optique de mieux cerner les raisons de l’évolution dans le concept de souveraineté, c’est-à-dire le passage de la souveraineté de contrôle à la souveraineté de responsabilité, une telle interrogation suscite une mise en débats entre théoriciens de la « guerre juste » comme alternative à la folie meurtrière des princes et les partisans  de la vertu du « pacifisme » qui découlerait de la morale en politique. De ces débats qui feront jaillir inéluctablement les divergences et les convergences de vue.

Texte de la communication