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Lutte contre le terrorisme et restriction des droits de l’homme au Cameroun

  • Tamekamta, Zozime Alphonse (Université de Yaoundé I)

 

Abstract

Livré à plusieurs usages depuis plusieurs décennies, le Septentrion camerounais est devenu, outre le phénomène de coupeurs de route, de braconnage et tous les trafics illicites qui y prospèrent, un incubateur de la folie meurtrière de la secte islamiste d’origine nigériane : Boko Haram. La trans-nationalisation et la systématisation de la violence par la mutualisation des organisations criminelles a fait du Cameroun (précisément de la région de l’Extrême-Nord) un espace sous forte emprise terroriste, au regard du nombre de victimes et des dégâts, entre 2013 et 2016 : 1098 civils camerounais tués ; 67 militaires camerounais tués ; 3 policiers tués ; une soixantaine d’attaques suicides ; plus de 7 000 bœufs volés, plus de 150 000 déplacés internes, etc.

Étant au cœur des conjectures sécuritaires et du frémissement de la classe politique camerounaise, la nébuleuse Boko Haram est à l’origine de la paranoïa qui s’est emparée des autorités camerounaises et constitue, aujourd’hui, le motif de rétrécissement des droits de l’homme. Car, le rapport 2014 du département d’état américain, publié le 9 juillet 2015, relevait de graves violations des droits de l’homme dont le harcèlement des journalistes, la restriction de la liberté d’expression et de mouvement, les détentions arbitraires et la violation de la vie privée etc.

Ces restrictions/violations des droits de l’homme s’inscrivent dans le cadre des réponses sécuritaires gouvernementales, un régime d’exception informel, caractérisés par : le déploiement d’environs 6 000 soldats à l’Extrême-Nord du pays ;  l’interdiction du port du voile intégral ; l’interdiction des manifestations publiques ; l’interdiction des attroupements ; l’adoption de la loi n° 2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme sur la répression des actes de terrorisme, etc.,

L’heureuse occasion de la tenue de ce congrès triennal ainsi que la thématique nous offrent de questionner l’efficacité des réponses sécuritaires du gouvernement et leur impact sur les droits de l’homme, à l’ère de la lutte contre Boko Haram. Ceci étant, quel est le seuil de pénétration du terrorisme au Cameroun ? Quels en sont les racines et les mécanismes d’éradication ? Comment les Camerounais perçoivent-ils et vivent-ils les restrictions à leurs droits et libertés en contexte de lutte contre Boko Haram ? Quel en est l’impact dans le classement du Cameroun par les agences internationales agréées ?

Texte de la communication

 

Mots clés : Boko Haram, terrorisme, droits de l’homme, violation, Cameroun.