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› L’intervention d’humanité dans le « jus ad bellum » : une comparaison entre Alberico Gentili et Hugo Grotius
L’intervention d’humanité dans le « jus ad bellum » : une comparaison entre Alberico Gentili et Hugo Grotius
- Estève, Adrien (Sciences Po – Centre de Recherches Internationales)
Abstract
Dans la tradition de la guerre juste, le jus ad bellum représente l’ensemble des critères moraux auxquels l’Etat doit se soumettre pour entrer en guerre : il comprend la déclaration de guerre, l’autorité légitime, le dernier recours et la cause juste. Dès les écrits de Saint Augustin, le critère de la cause juste permettait de déclencher une guerre contre une autre entité politique au nom de la défense des innocents et de la punition du mal. Cette idée d’intervention d’humanité est reprise par Alberico Gentili et Hugo Grotius dans un contexte européen pré-westphalien, marqué par l’émergence d’une nouvelle forme d’organisation politique : l’Etat souverain. Fidèle à la tradition augustinienne, Gentili justifie l’intervention à partir de la notion de « défense d’humanité » ou « défense honorable », c’est-à-dire qu’elle est employée pour défendre le monde « commun » des Hommes, l’amor mundi. L’intervention d’humanité est le symbole de la bienveillance mutuelle, de la justice dans la cité terrestre. Cette possibilité de déclarer une guerre en cas de massacre ou d’autres crimes odieux est ce qui distingue la civilisation des barbares, ou encore l’Homme des bêtes sauvages.
Chez Grotius, la justification de l’intervention d’humanité s’appuie en partie sur la pensée augustinienne, mais surtout sur une critique des théories absolutistes de la souveraineté, comme celle de Jean Bodin. Parmi les obligations de l’Etat, il inclut un droit de punir qui ne se limite pas aux frontières politiques et permet d’intervenir pour réprimander des actes témoignant « d’une grande scélératesse ». Mais il théorise également un droit de résistance des sujets à l’oppression injuste des souverains, et la possibilité pour un Etat d’intervenir pour les soutenir dans leur lutte. Ces deux droits apportent une nouvelle conception de la souveraineté, où l’Etat devient le garant de la moralité au sein de la communauté internationale, mais se retrouve limité dans l’exercice de ses prérogatives internes. Cet amendement « moderne » à la pensée augustinienne nous permet de reconstituer une séquence historique qui lie la tradition de la guerre juste aux développements contemporains sur la responsabilité de protéger.
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