Une archive architecturale de l’Europe ? La « capitalisation » de Bruxelles en question

• Perchoc, Philippe (Service de Recherches du Parlement Européen et UCLouvain)

Abstract

L’Union européenne s’est dotée au cours du temps d’une multitude de « capitales ». Après de longues négociations des années 1950 et 1960, de conséquentes politiques de construction à Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg dans les années 1960 et 1990, les institutions européennes disposent de trois sièges, mais aussi des capitales « mobiles » (capitales européennes de la culture, capitales vertes européennes etc.).

Pourtant, Bruxelles a gagné au fil du temps une position spéciale de primus inter pares, en raison de l’importance du nombre de bâtiments, d’agents publics européens et envoyés des Etats membres, la taille du corps diplomatique et des représentants des intérêts privés. Pourtant, cette « capitalisation » européenne de Bruxelles, parallèle à d’autres « capitalisations » (capitale de la Flandres, région Bruxelles-Capitale), n’a pas donné lieu au grand processus de création d’une capitale fédérale européenne comme on l’imaginait dans les années 1950. De façon moins spectaculaire, les autorités belges, en accord avec les autorités européennes, ont construit un lieu de travail pour les institutions de l’Union européenne sans imaginer ni mettre en œuvre un « master plan » de Bruxelles capitale de l’Europe. C’est probablement ce qui explique que le résultat paraisse « banal » et qu’il ne soit pas mis en avant par les autorités européennes (par exemple sur les billets ou pièces en euros).

Cette communication se propose de discuter de la Bruxelles européenne comme d’une archive architecturale d’une Europe en construction qui tente de réécrire son histoire après coup par ces politiques de mise en valeur du patrimoine paysager.

Texte de la communication