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Les mots de l’austérité : la reconfiguration de l’espace économique et politique européen dans les discours de crise en Italie et en Espagne
- Borriello, Arthur (ULB / University of Cambridge)
Abstract
There is no alternative. La célèbre formule thatchérienne a fonctionné à plein durant la crise de la zone euro, qui a vu les élites politiques européennes et nationales invoquer systématiquement la raison économique pour justifier l’austérité impopulaire. Une telle affirmation pose toutefois problème du point de vue de la légitimité des acteurs politiques qui l’énoncent ; si la logique économique est pleinement autonome et s’il n’existe plus de marge de décision politique, que devient le rôle des acteurs politiques ?
Cet article, à travers une analyse comparative des discours de légitimation des plans d’austérité de Mario Monti, José Luis Zapatero et Mariano Rajoy, s’intéresse à cette tension et à la façon dont ces chefs d’exécutif ont cherché à la dépasser. L’hypothèse qu’il explore est double. D’une part, le discours visant à justifier les mesures d’austérité présente la même caractéristique centrale par-delà les différences partisanes et les contextes nationaux : il conduit à affirmer l’autonomie et la primauté de l’économie vis-à-vis de la sphère politique (reconfiguration sectorielle) et à déplacer le lieu légitime d’exercice de ces activités du niveau national vers le niveau européen (reconfiguration territoriale). D’autre part, le fatalisme auquel conduit cette logique économique autonome est contrebalancé par un discours volontariste et moralisant qui préserve les principaux mythes qui entourent l’activité politique.
Dans cet article, je présenterai les résultats d’une analyse comparative menée sur un vaste corpus reprenant les interventions de ces trois chefs d’exécutif au cœur de la crise de la zone euro, entre 2010 et 2013. Elle sera structurée autour de deux sections correspondant aux deux volets de l’hypothèse.
Dans un premier temps, je montrerai comment le caractère impératif des plans d’austérité est construit à travers l’utilisation d’une série de répertoires discursifs qui participent à cette double reconfiguration du rapport entre les sphères économique et politique : la construction de la crise comme état d’exception, la construction de la globalisation et de l’UE comme contraintes externes et la naturalisation métaphorique des phénomènes économiques.
Dans un second temps, j’analyserai la façon dont les acteurs politiques réintègrent ces répertoires dans un discours préservant les mythes constitutifs de toute légitimité politique, c’est-à-dire la capacité à rendre la réalité sociale transparente (à travers la réduction de sa complexité et l’expression de gages de sincérité), à la régir (en assurant l’audience de la volonté/capacité du gouvernement à résoudre la crise) et à préserver l’unité du corps social (en exaltant le sacrifice commun et le sens de l’intérêt général).
En étudiant le discours de crise de façon comparative et à travers ce prisme double, cet article vise à fournir une approche capable d’en restituer la complexité tout en montant en généralité dans l’analyse du rapport entre économie et politique.
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