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›  De la gouvernance à Bruxelles : enseignements de l’analyse des politiques socio-urbaines menées à Bruxelles

De la gouvernance à Bruxelles : enseignements de l’analyse des politiques socio-urbaines menées à Bruxelles

  • Sacco, Muriel (ULB, GERME)

Abstract

Depuis le début des années 1990, des politiques socio-urbaines ont été mises en œuvre en région bruxelloises. Ces politiques publiques sont fondées sur de nouveaux principes et instruments d’action publique inspirés par le nouveau management public. Premièrement, ils reposent sur un ciblage territorial. La définition d’une géographie prioritaire permet de concentrer les ressources sur les espaces les plus fragilisés, ce qui implique une rupture avec le principe de redistribution universelle des ressources publiques caractérisant l’État-providence. Deuxièmement, l’approche intégrée ou globale de ces contrats considère les problématiques tant urbaines que sociales, ce qui initie le passage de la rénovation centrée sur le bâti à une revitalisation des quartiers attentive à la multiplicité des causes de leur déclin (Thibault, 2001). Ces politiques socio-urbaines promeuvent une démarche de projet. Le projet vise à susciter une mobilisation des acteurs – tant des acteurs publics, privés et associatifs, que des habitants – du territoire concerné par les acteurs politiques pour réfléchir au futur de ce territoire en fonction de la situation existante, des ressources disponibles et des objectifs de la politique publique (Pinson, 2004). Le but est de créer une mise en réseau des différents acteurs du territoire et d’aboutir à une coproduction de l’action publique qui favorise une définition moins verticale et hiérarchique du projet local, ainsi qu’une meilleure prise en compte des spécificités locales. Quatrièmement, comme le nom l’indique, les Contrats se fondent sur une contractualisation de la fabrique des politiques publiques. Enfin, la contractualisation et la démarche de projet impliquent une décentralisation qui valorise le local comme lieu le plus adéquat pour définir les solutions à apporter à la crise que vivent ces quartiers (Rea, 1999 ; Schaut, 2007). Cette valorisation du local s’accompagne de la mise en œuvre d’une culture politique et administrative spécifique, où le rôle des acteurs traditionnels de l’action publique est quelque peu marginalisé afin d’ouvrir les processus d’élaboration aux publics et aux acteurs concernés.

Notre communication vise à explorer la mesure dans laquelle le concept de gouvernance peut s’appliquer à la mise en œuvre de ces politiques publiques, après l’avoir discuté en profondeur (Jouve, 2003, Le Galès 1995 et 2003, Kooiman 2003, …). Nous montrerons comment ces politiques publiques reconfigurent les relations entre les échelons de pouvoir politique, mais également les relations entre les pouvoirs publics et les acteurs de la sphère économique et civile.

Nous proposons d’analyser les transformations de l’action publique urbaine qui en découlent à partir des processus d’élaboration des contenus de ces politiques (Contrat de quartier et Politique fédérale des grandes villes. Nous avons considéré la phase dite d’implémentation à travers trois quartiers à Bruxelles (Anneessens, Cureghem et Dansaert)).

Des entretiens semi-directifs avec les principaux protagonistes de ces politiques et des missions d’échange, ainsi que des documents d’archive relatifs à ces échanges tels que des programmes de rencontres, des documents échangés, … étayent cette présentation.