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L’ABSP› Cillo R., « L’impact de la crise sur les relations entre les syndicats et les travailleurs immigrés » (ST 8)
Cillo R., « L’impact de la crise sur les relations entre les syndicats et les travailleurs immigrés » (ST 8)
Cillo R., « L’impact de la crise sur les relations entre les syndicats et les travailleurs immigrés » (ST 8)
Rossana Cillo (Université Ca’ Foscari in Venise, Italie)
Cet article analyse l’impact de la crise économique sur les relations entre les travailleurs immigrés et les syndicats. Il présente, avec une référence particulière au contexte italien, les principaux résultats du projet de recherche européenne TEAM – Trade Unions, Economic Change, and Active Inclusion of Migrant Workers, concernant l’Autriche, la Belgique, l’Italie, la Pologne, le Royaume-Uni et l’Espagne. La recherche a été basée sur la littérature et l’analyse comparative d’environ 200 interviews en profondeur visant à des experts, des intervenants, des syndicalistes, des représentants des organisations d’entreprises, des travailleurs immigrés.
La crise économique a eu de nombreux effets sur le marché du travail européen : une croissance générale du chômage ; une précarisation croissante ; une détérioration générale des conditions de travail, qui est issue des décisions prises par les entreprises et des mesures anti-crise prises par les gouvernements ; une réorganisation du travail visant à accroître la productivité ; la demande aux syndicats d’agir dans l’intérêt de l’économie nationale. Ces tendances, cependant, ont affecté les travailleurs immigrés plus intensément, parce qu’ils étaient souvent placés dans les secteurs les plus touchées par la crise et parce que le durcissement des politiques migratoires a aggravé leurs conditions de travail et a accentué le chantage que cette catégorie de travailleurs subit sur le marché du travail et dans leurs relations avec les employeurs.
Sur cette base, l’article décrit et analyse les politiques des syndicats en ce qui concerne les conséquences de la crise sur la vie professionnelle et sociale des immigrés. En particulier, les aspects suivants sont examinés :
– l’intervention des syndicats à l’égard des effets de la crise qui ont affecté les immigrés ;
– les positions des syndicats par rapport à l’augmentation des restrictions des politiques migratoires après la crise ;
– les positions des syndicats par rapport à la propagation croissante du racisme parmi les travailleurs ;
– l’influence de la crise sur le processus de syndicalisation des immigrés.
Par rapport au premier champ d’investigation, la recherche a montré que les syndicats ont porté principalement sur actions et revendications pour contrer les effets de la crise dans son ensemble, sur la base d’une position de défense universaliste, qui a eu tendance à éclipser le soutien spécifique aux travailleurs immigrés. Cela n’a pas toujours permis de lutter efficacement contre les causes spécifiques de la virulence des effets de la crise sur les travailleurs immigrés et contre le causes de la détérioration des relations entre les autochtones et les immigrés, qui s’est développée d’un côté à la suite de la propagande anti-immigrés menée au niveau institutionnel et par les médias, et de l’autre côté à la suite de la croissante concurrence sur le marché du travail qui a surgi avec la montée du chômage.
La faiblesse de cette position est devenue explicite en ce qui concerne le durcissement des politiques migratoires, à l’égard de lesquelles les syndicats n’ont pas pris une position commune. En fait, une partie a pris une position ouvertement critique, en essayant, dans certains cas, d’entraver ce qui se passait à travers campagnes de dénonciation, mobilisations, etc. Une autre partie n’a pas commenté ni pour ni contre, permettant à ses propres gouvernements à procéder sans entrave. Enfin, une autre partie a appuyé les choix des gouvernements sans critique.
En ce qui concerne l’impact de la crise sur la syndicalisation des travailleurs immigrés, la recherche a remarqué des tendances différentes dans les pays pris en considération. Cependant, il a été constaté que dans tous ces pays, en raison de la crise, les travailleurs immigrés ont eu plus de difficultés à participer activement à la vie syndicale, principalement en raison de la détérioration générale des relations industrielles et de l’adoption d’attitudes antisyndicales dans de nombreuses entreprises. D’autre part, la recherche a constaté que parmi les travailleurs immigrés non-syndiqués, comme parmi ceux syndiqués et qui participent plus activement, des sentiments de défiance et de déception sont répandus pour ce qui concerne les interventions des syndicats pour contrer les effets de la crise.
Section thématique 8 : Immigration dans la crise ou crise de l’immigration ?
Session 2 : jeudi 10 avril 2014, 14h00-16h30
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