Meier P. et Poirier J., « Les enjeux de la structure étatique dans la professionnalisation des luttes pour l’égalité : Les systèmes fédéraux belge et canadien » (ST 7)

Meier P. et Poirier J., « Les enjeux de la structure étatique dans la professionnalisation des luttes pour l’égalité : Les systèmes fédéraux belge et canadien » (ST 7)

Petra Meier (Universiteit Antwerpen, Belgique)

Johanne Poirier (Université libre de Bruxelles, Belgique)

Discutant : Karen Celis (Vrije Universiteit Brussel, Belgique)

Cette contribution souhaite comparer l’impact du fédéralisme belge et canadien sur la professionnalisation des luttes pour l’égalité. Après une brève introduction sur l’importance de la structure étatique et l’état de la littérature, ce chapitre souligne l’importance d’étudier les systèmes multi-niveaux pour comprendre la professionnalisation des luttes pour l’égalité. A partir des cas des fédérations belge et canadienne, il s’inscrit dans une perspective “néo-institutionnaliste” selon laquelle l’architecture étatique n’est pas neutre en matière de genre. L’objectif est d’évaluer l’influence (théorique ou avérée) qu’exerceraient certaines caractéristiques communes et distinctes des deux fédérations sur les modalités de la lutte pour l’égalité et de sa professionnalisation. Les fédérations belge et canadienne partagent en effet un certain nombre de caractéristiques. Elles sont toutes deux ancrées dans des sociétés démocratiques, plurielles, multilingues, multiculturelles, voire multinationales. Elles sont traversées de courants centrifuges et identitaires importants. Elles sont largement “dualistes” dans la mesure où l’autorité fédérale et les entités fédérées mettent en œuvre leurs propres lois et programmes (par opposition au régime intégré allemand par exemple). Toutefois, malgré ces similarités, la Belgique et le Canada se distinguent par la trajectoire qui a conduit à l’émergence du fédéralisme (dissociation vs. une combinaison d’agrégation et de dissociation), par la complexité des pôles de pouvoir (bipolarité vs. multipolarité) et par le mode de répartition des compétences (exclusives vs. plus largement partagées). Elles se différencient aussi par le degré fort différent de consociativisme dont sont imprégnées les institutions fédérales dans les deux États et par la structure des partis politiques. Enfin, l’intégration européenne inscrit la fédération belge dans une structure plus multi-niveaux que le Canada. En combinant les approches politologique et juridique, le chapitre se demandera dans quelle mesure ces éléments affectent la professionnalisation de la lutte pour l’égalité dans les deux fédérations.

Section thématique 7 : La professionnalisation des luttes pour l’égalité de genre et les effets de la crise. Enjeux théoriques et politiques
Session 1, jeudi 10 avril 2014, 10h00-12h30