{{'POUR_AMELIORER_VOTRE_EXPERIENCE' | translate}}. {{'EN_SAVOIR_PLUS' | translate}} ›
›
L’ABSP› Dominici T., « Crise de la représentation européenne et partis populistes. Approche comparée » (ST 3)
Dominici T., « Crise de la représentation européenne et partis populistes. Approche comparée » (ST 3)
Dominici T., « Crise de la représentation européenne et partis populistes. Approche comparée » (ST 3)
Thierry Dominici (université de Bordeaux 3, France)
Discutant : Lieven de Winter (Université catholique de Louvain, Belgique)
Mot valise, « inventaire à la Prévert », les points de vue divergent quant à la définition de ce terme, tant le phénomène populiste est polymorphe, ambigu, « quasi insaisissable,[car]éphémère, fantasmagorique », de transition (souvent démocratique) « qui s’exprime d’une manière confuse et parfois tonitruante », etc… En effet, si le vocable populisme sur le plan étymologique est suffisamment clair (référence au peuple) sa définition en tant que forme sociale et politique, par contre, résiste aux définitions des analystes et des chercheurs en sciences politiques. Ce qui rend, pour l’observateur, la manifestation du phénomène difficilement explicable en termes d’appareil politique dans les systèmes dits représentatifs actuels. Certes, nous savons que plusieurs de ces formations ont une histoire clairement identifiable. Celle-ci nous donne à voir des formes sociologiques et idéologiques aux systèmes partisans très variés, allant des mouvements politico-littéraires de la Russie révolutionnaire du XIXème siècle et du début XXème, aux groupements partisans d’extrême droite et/ou nationalistes européens ayant succédé à la Guerre froide . Malheureusement l’analyse socio-chronologique ne nous éclaire pas pleinement sur la question qui nous intéresse pour cette communication qui pourrait s’articuler ainsi : peut-on proposer une analyse des partis dit populistes non radicaux en tant que mouvement politique autonome ? En d’autres termes peut-on parler d’un type partisan populiste européen bien défini ou distinct des partis populistes classiques ? Sur ce point nous savons que les partis populistes apparus dans les années 1950 en Amérique latine et en Europe de l’Est furent définis comme des partis de type hégémonique. C’est-à-dire qu’ils ne étaient pas du type parti Parti-Etat (ou unique), et donc malgré les apparences, ils n’avaient rien en commun avec les partis de type monopolistique des régimes totalitaires de l’Italie fasciste ou de l’Allemagne nazie. Alors que pour les partis populistes de l’après Guerre froide, sur le plan de la participation politique, Gilles Ivaldi souligne que l’anatomie du vote populiste concerne uniquement des forces d’extrême droite et de droite extrême. Nous pouvons ajouter, qu’aujourd’hui ces formations à vocation populiste sont au cœur d’une géopolitique palpable et inquiétante. En effet, à ce jour, on compte, dans dix-huit pays européens, une trentaine de partis entendant pratiquer un populisme de droite. Nous observons, également, que lors des dernières élections européennes de 2009, dans huit pays de l’Union Européenne, plusieurs de ces formations ont dépassé les 10%. Ces deux dernières années, lors d’un scrutin national certaines de ces formations ont franchi la barre des 15%, comme en Belgique (17%), en Bulgarie (12%), en France (10%), en Hongrie (15%), aux Pays Bas (17%) ou en Norvège (23%). De plus, nous pouvons souligner qu’au-delà des diversités du discours de ces formations, il existe une logique structurelle d’appareil. Pierre-André Taguieff distingue par exemple deux catégories de discours qui aboutissent sur deux structures : le populisme contestataire et/ou identitaire et le néopopulisme de droite. Ces deux considérations (participation et structure) permettent aisément de retrouver la nature de ces formations dans un cadre conceptuel paradigmatique opérant. Par exemple avec ces distinctions, nous avons pu déjà relever trois types de partis : les stato-nationalistes, les ethno-nationalistes populistes et les droites extrêmes (néofasciste, xénophobe, etc.). Les premiers regroupent les souverainistes de droite et de gauche, les partis anti-européens, les néo-jacobins, etc. Les seconds regroupent des structures ayant plusieurs caractères communs avec les stato-nationalistes. Mais ils se distinguent de ces derniers, car ils entendent pratiquer une politique de droite radicale, parfois raciste souvent élitiste. Enfin, le dernier type est constitué par les mouvances des droites extrêmes qui sont les nébuleuses néofascistes, néonazis, xénophobes et anti-européens. Ces dernières organisent leur structure sur des comportements non conventionnels (souvent violents) ou des cultures déviantes à la marge. Cependant cette lecture permet de recenser uniquement les partis populistes européens radicaux et extrémistes. Elle ne peut pas rendre compte précisément, du phénomène qui émerge de plus un plus dans les sociétés démocratiques. C’est-à-dire, l’apparition d’un populisme timoré se voulant de « gauche », ou « d’opinion », voir même « culturel », etc.. il existe aujourd’hui de plus en plus de formations populistes entendant emprunter cette voie nouvelle du politique. Sorte de posture post-moderne basée sur le pouvoir médiatico-politique, sa manifestation politique oscille entre « un populisme citoyen » et un « populisme Internet ». La première manifestation de ce type d’appareil serait l’œuvre du discours moderne et agreste des partis antifiscaux de Scandinavie dans le début des années 1970 et non du FN des années 80, ce qui pose une ligne de démarcation idéologique avec le populisme de droite. La réalité de ce populisme que nous proposons d’étudier pour cette communication reposerait donc sur une sorte de crise de la représentation hésitant entre une idée démocratique du peuple et son pendant autoritaire. Ce qui expliquerait pourquoi, ces dernières années, à chaque fois que le socle des repères et universaux des démocraties représentatives vacille (crises, guerres, conflits, etc.), le populisme nos radical « scintille », Grillo en Italie en est la dernière apparition en date. De sorte, que ce type de revendication serait, comme l’explique Pierre-André Taguieff, tout bonnement « une pathologie normale » du jeu politique actuel. Mais que dire de plus ? Avons-nous affaire à une simple tendance ou posture politique ou peut-on, raisonnablement, parler de forces politiques et de véritables appareils structurés ? A l’image des partis traditionnels ces organisations ont-elles des fonctions partisanes manifestes ? Si oui, agissent-elles vraiment sur les systèmes partisans démocratiques ? L’objectif nodal de notre communication est de répondre à ces différentes questions d’une manière ad hoc. Cette lecture nous permettra de nous défaire de certaines idées reçues inhérentes au cadre conceptuel et théorique classique qui étudie les partis populistes uniquement sur le plan du degré de leur radicalisation et de la portée de leurs discours extrémistes.
Section thématique 3 : Crise des partis, crise de la démocratie ?
Session 2 : vendredi 11 avril 2014, 13h30-16h00
- ACCUEIL
- L’ABSP
- Groupes de travail
- Règlement organisant l’activité des groupes de travail
- Action publique
- Démocratie
- Elections, partis & opinion publique
- Europe
- Fédéralismes, régionalismes & décentralisations
- Genre & politique
- Mémoire et Politique
- Méthodes de recherche
- Migration, diversité culturelle et politique
- Questions sociales – Conflits sociaux
- REGIMEN
- Sociologie politique internationale
- Théorie politique
- PUBLICATIONS
- PRIX & SOUTIEN
- Événements
- EDT SCIENCE PO
- Contact