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ST 11 : Gouvernance globale : réponse à la crise ?

ST 11 : Gouvernance globale : réponse à la crise ?

Organisateurs :

– Vincent de Briant, Université Paris-Est Créteil, vincentdebriant@orange.fr
– Pierre Vercauteren, UCL-Mons, pierre.vercauteren@uclouvain-mons.be
– Pierre Verjans, Université de Liège, pverjans@ulg.ac.be

Section thématique soutenue par le Groupe de travail Réseau d’Etude sur la Globalisation, la Gouvernance Internationale et les Mutations de l’Etat et des Nations (REGIMEN)

Gouvernance globale : réponse à la crise ?

L’objectif de la section thématique proposée par REGIMEN consiste à tester les divers usages sémantiques de la gouvernance aux divers usages sémantiques de la crise. Au niveau global, au niveau international, au niveau national et plus localement, les modes de gouvernementalité sont questionnés voire remis en cause, par le haut ou par le bas, en voulant résoudre la crise ou en s’en servant comme prétexte pour introduire des procédures nouvelles, des décisions que le monde d’avant n’avait pas osé formuler, pas su penser, pas pu organiser. Le moment de la crise, de la séparation entre avant et après, moment du jugement, peut être lu également de manière polysémique.

Les travaux invités à se confronter lors de cette section thématique porteront donc, dans le cadre de la globalisation,

– D’une part sur des processus d’uniformisation, de standardisation, d’imitation, de diffusion ou d’injonction appuyés sur des analyses de réponse à une crise. Car les modèles proposés pour sortir de la crise, pour résoudre la crise, pour empêcher le retour de la crise sont des modèles empruntés à d’autres lieux institutionnels, chargés de référentiels revendiqués, assumés ou cachés. On peut considérer que cette standardisation des dispositifs politiques s’opère apparemment dans un double sens, à la fois visant à limiter les libertés d’action des acteurs privés considérés lors du moment de la crise comme cupides et, à la fois visant à limiter les libertés d’action des pouvoirs publics considérés comme prodigues.

– D’autre part, sur le plan empirique, des thématiques, il convient de dépasser l’analyse des seules politiques de réponse à la crise économique, afin de permettre un large éventail de contributions et de favoriser aussi des études qui, à partir de thématiques différentes, examineront les rapports actuels entre les diverses formes de gouvernance. La notion de crise, comme la notion de gouvernance, interpelle le politologue qui cherche à mettre en concordance, dans une sorte de mimétisme fractal, les dispositifs mis en place pour résoudre l’une avec l’autre, pour améliorer l’autre en s’appuyant sur les effets de l’une. Ainsi il est permis de formuler l’hypothèse selon laquelle le passage des politiques de crise aux crises du politique s’opère par l’instrumentalisation de la gouvernance comme mode de décision dépassant les limites d’un modèle présenté comme dépassé par l’illégitimité dont il est entouré. La gouvernance, dans une des utilisations pour partie propagée par les scientifiques et par les politiques devient un succédané de la démocratie, une prise de distance du débat démocratique et des luttes d’intérêt que le combat d’idées propose. Dès lors, dans un sens particulier, la gouvernance apparaitrait alors comme une solution désincarnée des intérêts particuliers, comme le fruit d’un dogme décisionnel où le marché est sensé parfait, l’information gratuite, les intérêts connus et où la construction de l’idéal commun ne provient pas d’un dépassement rousseauiste de l’intérêt particulier mais de la main invisible d’une logique collective dont on veut ignorer les paradoxes voire les théorèmes d’impossibilité. Mais il est aussi possible de formuler, l’hypothèse inverse – à moins que les deux ne cohabitent ou ne coexistent – que la gouvernance, notamment dans sa dimension multiniveaux recompose le pouvoir politique sur la base d’une « grammaire » nouvelle et paradoxalement pour partie illisible ou dont il faut réécrire les bases.
Les communications sur les divers lieux de pratique ou d’invocation de la gouvernance dans les divers lieux de décision ou de légitimation seront acceptées.

L’inscription au Congrès débutera le 10 janvier 2014.

Intervenants:

Session 1 : jeudi 10 avril 2014, 10h00-12h30, salle 4/12, bâtiment A2, 4e étage

– Elena Aoun, « Les limites de la gouvernance globale : le cas de la crise syrienne »
– Pierre Verjans, « La régionalisation de la sécurité en Afrique centrale : enjeu global »
– Audrey Weerts, « La norme internationale ITIE pour pallier aux faiblesses du secteur minier congolais ? »
– Sylvie Paquerot, « Gouvernance environnementale multiniveaux : vous avez dit crise ? »
– Marc Hufty, « Une gouvernance environnementale globale est-elle possible ? »

Session 2 : jeudi 10 avril 2014, 14h00-16h30, salle 4/12, bâtiment A2, 4e étage

– Pierre Vercauteren, « L’épuisement de la capacité normative de la gouvernance »
– Rachid Mendjeli, « Crise de l’idéologie républicaine ou peur de penser l’autre ? »
– Vincent Crosnier de Briant, « La métropolisation : une réponse à la crise ? »
– Catherine Croisier Lopez, « L’approche globale, nouveau paradigme de l’aide humanitaire ? L’expérience afghane de l’articulation de l’action civilo-militaire dans la reconstruction d’Etat »