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Genre et politique transnationale : entre mouvements sociaux et politiques publiques

6-7 décembre 2007

Coordination : Bérengère Marques-Pereira (ULB), Petra Meier (Universiteit Antwerpen), David Paternotte (FNRS, ULB)

Présentation

Nos sociétés se caractérisent par des modes de régulation politique de plus en plus complexes, impliquant une multiplicité d’acteurs et de niveaux de pouvoir. Loin de se limiter aux modalités d’exercice du pouvoir, ce processus touche aussi les mouvements sociaux et les interactions entre ceux-ci et les instances de pouvoir, ainsi que la manière dont les politiques publiques sont élaborées et appliquées aux niveaux tant étatique que supra-étatique. De telles questions soulèvent également les problèmes de légitimité des politiques publiques, de responsabilité des acteurs et des mouvements de femmes, des liens entre politique et société civile.

Acteur clé de nos sociétés, le mouvement des femmes constitue un terrain privilégié pour saisir ces dynamiques. Engagé très tôt dans des échanges et des modes d’organisation transnationaux, il apparaît en effet comme un exemple d’articulation entre les différents niveaux auxquels s’exerce le pouvoir dans nos sociétés. En outre, les politiques publiques visant l’égalité entre les sexes sont de plus en plus influencées par des dynamiques supranationales, telles que la Conférence de Pékin en 1995 ou l’action des institutions européennes. De telles questions sont révélatrices des problèmes d’autonomisation des politiques publiques par rapport aux contextes locaux et nationaux tant les dynamiques transnationales et supranationales pèsent sur ces dernières. Ces interactions devraient nous amener à cerner dans quelle mesure le concept de genre se transforme à la faveur de ces nouvelles articulations.

Au cours de cette journée d’étude du groupe « Genre et politique », nous souhaitons approfondir l’analyse de ces phénomènes à travers trois volets. Dans un premier temps, nous confronterons des exemples passés et présents de mobilisations transnationales de femmes. Nous nous pencherons ensuite sur l’Union européenne, qui apparaît comme un acteur incontournable des politiques de genre sur le continent. Deux entrées seront proposées et articulées : mouvements sociaux et politiques publiques. Enfin, les cas latino-américains seront explorés de manière comparative, offrant un miroir à nos propres réalités.

Programme

Session 1 : Mouvements de femmes et politique transnationale : confrontations passé – présent

Présidence : Bérengère Marques-Pereira (Université libre de Bruxelles)

  • Julie Carlier (Universiteit Gent) Réseaux transnationaux et la construction d’une identité féminine collective : le cas belge (1890-1918)
  • Catherine Jacques (Université libre de Bruxelles) Revendications féministes et nouvelles valeurs démocratiques de l’après 1945. Le cas belge

Session 2 : UE, mouvements de femmes et politiques publiques

Module 1 : politiques publiques

Présidence : David Paternotte (Fonds de la recherche scientique/Université libre de Bruxelles)

  • Alison Woodward (Vrije Universiteit Brussel) Les ambitions des institutions européennes en matière d’égalité : les résultats achevés par le Conseil Economique et Social
  • Agnès Hubert (Université libre de Bruxelles/Commission européenne) Femmes au pouvoir, pouvoir des femmes et intégration européenne
  • Karen Celis (Hogeschool Gent) Les politiques d’égalité dans une arène à plusieurs niveaux
  • Petra Meier (Universiteit Antwerpen) Le concept du gender mainstreaming dans les politiques publiques belges
Module 2 : mouvements sociaux européens et politiques publiques

Présidence : Petra Meier (Universiteit Antwerpen)

  • Mieke Verloo (Radboud Universiteit Nijmegen) Lutter dans un contexte d’inégalité et de démocratie
  • David Paternotte (Fonds de la recherche scientique/Université libre de Bruxelles). Parité et ouverture du mariage civil aux personnes de même sexe en Belgique, en France et en Espagne : comparaison des mécanismes de diffusion.

Session 3 : Un regard en miroir : l’Amérique latine

Présidence : Sophie Stoffel (Université libre de Bruxelles)

  • Kathya Araujo (Universidad Academia de Humanismo Cristiano) Agendas transnationaux, institutionnalisation et contextes spécifiques de réception. L’expérience chilienne.
  • Jules Falquet (Paris VII) La face cachée de l’Etat : l’exemple de la répression des luttes populaires au Mexique et la violence spécifique contre les femmes
  • Bérengère Marques-Pereira (Université libre de Bruxelles) La transnationalisation du féminisme latino-américain. Quel exercice de la responsabilité publique ?

Conclusions par David Paternotte

Avec la collaboration de METICES et de l’ex-Centre de Sociologie politique.