L’objectif de notre groupe de travail ABSP-CF est d’encourager un dialogue méthodologique dans l’étude empirique de processus et phénomènes politiques, particulièrement dans une perspective comparative. Nous tentons de poursuivre cet objectif en rassemblant non seulement des politologues, mais aussi des sociologues, économistes, psychologues, historiens, … Nous nous efforçons aussi de confronter différentes approches et techniques.
Dans l’analyse comparée de phénomènes politiques, tant au niveau « macro » (par ex. des Etats), « méso » (par ex. des partis politiques) que « micro » (par ex. le comportement électoral), les méthodes reviennent au premier plan. Plus précisément, nous pouvons observer des développements dans trois directions :
dans la tradition « qualitative », des travaux visent à améliorer les techniques centrées sur les cas, afin de permettre une comparaison entre des études de cas « riches », dans un cadre de « petit N » (moins de 10 cas) ;dans la tradition « quantitative » (les « grands N »), de nouvelles techniques statistiques sont développées, entre autres choses pour intégrer la dimension temporelle (par ex. les pooled times-series, etc.) ; quelque part entre ces deux traditions, des méthodes plus récentes sont en voie de développement. Elles sont adaptées à un design de recherche de « N intermédiaire » (entre 5-6 et 50-60 cas), telle l’Analyse Quali-Quantitative Comparée (AQQC/QCA) et ses extensions, et trouvent un nombre croissant d’applications. C’est dans ce contexte que l’atelier du Congrès de l’ABSP-CF se donne l’ambition de traiter de deux questions-clé :
1. quels sont les points forts de chaque tradition méthodologique pour la science politique, en particulier en politique comparée et en relations internationales ? Beaucoup de critères peuvent être utilisés à cette fin, par ex. en termes de valeur empirique, de généralisabilité, de validité, de robustesse, de valeur théorique, de valeur ajoutée « pratique » pour les décideurs, etc.
2. confrontation : une de ces stratégies est-elle « supérieure » aux 2 autres ? Ou doit-on, au contraire, considérer que chacune des 3 voies présente ses propres qualités intrinsèques ? Ou encore, faut-il en priorité tenter de « mélanger » les 3 stratégies ?
Notre discussion sera introduite par trois contributeurs :
- méthodes centrées sur les cas : Prof. John Gerring (Boston University)
- méthodes “quantitatives” : Prof. Bernhard Kittel (University of Amsterdam)
- méthodes de « N intermédiaires » : Prof. Benoît Rihoux (Université catholique de Louvain)
Nous ouvrons cet atelier à 3 communications additionnelles. Une priorité sera donnée aux communications qui comparent/confrontent/combinent au moins 2 des 3 perspectives (qualitative, comparative, quantitative), idéalement à la fois dans une perspective théorique empirique. Les communications peuvent couvrir tout sujet de politique comparée ou de relations internationales, mais aussi des sujets traités dans des disciplines voisines, en sciences sociales et au-delà.